Après le mot de bienvenue, le Secrétaire Permanent a remercié les acteurs présents pour avoir répondu positivement à l’invitation de reprise des GTM en présentiel. En effet, le respect des mesures adoptées par le gouvernement en vue d’endiguer la propagation de la covid-19 et le besoin de coordination des actions en matière de migration, rendues plus urgentes du fait de la pression de cette même pandémie sur la mobilité humaine, a amené le secrétariat permanent à opter pour les réunions en ligne. Cette innovation a permis de tenir les rencontres du GTM et ses missions principales à savoir la coordination et le partage de l’information.
La parole fut ensuite donnée à l’OIM pour la présentation des tendances migratoires. On retient de cette présentation :

Récapitulatif des chiffres de janvier à avril 2021 :

- Plus de 64 366 flux entrants observés par les FMP,
- 2815 migrants accueillis et confinés à Assamaka,
- 2484 migrants ayant bénéficié de l’Aide au Retour Volontaire de l’OIM
Mouvements de l’Algérie :
Les convois

Pour ce qui est de ces mouvements, l’année 2021 enregistre pour l’instant 6 convois avec plus de 4734 migrants. Ils sont principalement des nigériens (région de Zinder). Il faut noter aussi que ces convois se font sur la base d’entente entre le Niger et l’Algérie et les convois sont réguliers depuis 2014.
On observe de ces flux 26% de sexe féminin contre 74% de sexe masculin dont 28% de mineurs (0 à 17ans) toutes les régions confondues. La région de Zinder devance les autres avec 21% de femmes et 48% d’hommes.

Les refoulements

Il s’agit principalement de non nigériens déposés à 15 Km d’Assamaka et qui arrivent à pieds au Niger. 2021 enregistre 2815. 10 946 ont été confinés à Assamaka en 2020.
S’agissant des opérations HRO, on dénote globalement une baisse des chiffres (12 238 pour 2020 contre 2815 pour 2021). Cette baisse s’observe aussi au niveau des rapatriés nigériens d’Algérie.
En somme, pour le premier trimestre 2021 on observe 64 366 individus entrants au Niger, 86 270 sortants et 99 784 individus en mouvements internes. 75% sont en provenance du Niger (y compris migrants internes) contre 17% du Nigéria, 6% d’Algérie et 2% de la Libye.

On retient de cette présentation que le Rétablissement des Liens Familiaux (RLF) est une activité mise en oeuvre par la Croix Rouge Nigérienne avec l’appui du CICR née en avril 2011 avec les reflux migratoires (retournés de la Libye) liés à la crise libyenne avec trois centres. En 2016, elle est élargie aux migrants en partance avec 7 kiosques dont le dernier se trouve à Assamaka. Le RLF vise à prévenir les disparitions, à établir le contact avec les familles, à faire la lumière sur les disparitions y compris l’identification à partir des restes mortels.

Cadre d’intervention des activités :

Des activités et services tels que les appels téléphoniques, mise à disposition de message clé sur l’importance de garder le lien familial, la possibilité de recherche notamment à travers le site www.tracetheface.org ,sont offerts au niveau des antennes ou kiosques de RLF pour permettre aux migrants d’avoir le contact avec leurs familles. Pour ce faire, la plateforme demande des informations comme la photo du demandeur et ses coordonnées. Il faut noter aussi le référencement/orientation du migrant vers d’autres partenaires pour d’autres types de service.

Quelques chiffres des activités RLF :

-2018 : 8 852 appels téléphoniques.
-2019 : 8 708 appels téléphoniques.
-2020 : 4 758 appels téléphoniques.
-2021 : 3 891 appels téléphoniques (Mai 2021).
-26 Demandes de Recherches traitées dont 3 résolues positivement

En perspective, le CICR et la CRN, en collaboration avec le HCR, prévoient de mettre en place un kiosque sur le site de Hamdallaye, en plus de leur collaboration dans le cadre de l’ETM. La vulgarisation de la plateforme tracetheface.org est également prévue.

On retient à ce niveau que l’OIM et des partenaires tels que la Croix Rouge Nigérienne (CRN), la Croix Rouge Danoise (CRD) mettent en oeuvre des activités visant à prendre en charge les migrants sur le plan de la santé.
Globalement, l’accessibilité aux services de santé au Niger est libre, sans distinction. Tout le monde peut avoir accès à un service de santé moyennant le paiement d’une somme aussi bien pour les nationaux que pour les étrangers quel que soit le type de service de santé (public ou privé). Cependant, pour les migrants, il n’est pas évident que les ressources pour ce paiement soient toujours garanties.
Au niveau de l’OIM, les migrants sous assistance, ont accès à un service de santé tout comme les autres Services de protection (hébergement, ration alimentaire). Les malades sont stabilisés et retournés dans leurs pays d’origine dans des conditions dignes avec possibilités de continuer les soins une fois le retour effectué après coordination entre équipes médicales OIM.
Il faut noter que la situation liée à la COVID a fortement impacté les activités en santé de l’OIM (obligation d’observer la quarantaine pour les nouvelles arrivées, manque de respect des mesures barrières).
Pour ce qui est des migrants non couverts par l’OIM, l’assistance médicale était à un moment assurée par des partenaires CRN/CRD qui ont une stratégie mobile consistant à fournir un traitement ambulatoire, l’hospitalisation des malades graves dans les services de santé avec l’appui financier du partenaire. Malgré l’adéquation de cette méthode, elle est confrontée à des défis, en effet, une fois le malade sorti de l’hospitalisation il n’a pas de lieu où il peut être hébergé, la ration alimentaire est aussi un grand défi ainsi que le maintien de l’hygiène.

Quelques chiffres de l’OIM des CRN/CRD:

Au niveau de l’OIM (au niveau national)
• 1888 Consultation médicales
• 62 référencement et hospitalisations
• 21 retours avec escorte médicales
Au niveau de la CRN/CRD (Niamey)
• 447 services offerts (consultations, hospitalisations)
• 47,6% sexe féminin.

Depuis fin février 2021, les activités des CRN/CRD ont cessé, ce qui engendre des conséquences sur la santé des migrants de façon générale à Niamey :

• Les migrants non couverts par OIM n’ayant pas les moyens n’ont plus accès aux
Soins de santé
• Plus de migrants malades dans les gares, autour des centres de transit
• Les conditions d’hygiène davantage dégradées
• Risques assez élevés pour certaines maladies tel que TB, VIH, Malaria et COVID 19
et les maladies digestives.